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Trois innovations consécutives au service de  Gynécologie du CH Sint-Elisabeth
13.08.2024 CH Sint-Elisabeth

Trois innovations consécutives au service de Gynécologie du CH Sint-Elisabeth

Le Dr Pieter Mulier est chef du service de Gynécologie au CH Sint-Elisabeth. L’équipe se compose de huit médecins : le Dr Anne-Marie Waterschoot, le Dr Els Keymeulen, le Dr Ann Mortier, le Dr Stefanie Lambrecht, le Dr Toenga De Vos, le Dr Liesbet Lagaert et le Dr Nele Loret. Au total, 10 confrères pratiquent des interventions ici, avec les deux médecins autorisés du CH Glorieux : le Dr Guillaume Coelis et le Dr Elke Van den Abbeele. 

Le service comporte plusieurs piliers : l’Obstétrique, une Clinique de la Fertilité agréée, une Clinique du Sein agréée, la Gynécologie Bénigne et l’Oncologie Gynéco-Pelvienne. Cette dernière branche a été développée en collaboration avec le Dr Coelis du CH Glorieux.

Dr Mulier : « J’ai commencé comme gynécologue au CH Sint-Elisabeth en 1991. J’ai toujours manifesté un intérêt particulier pour l’innovation dans mon domaine de spécialité. Nous avons, par exemple, introduit très tôt les accouchements dans l’eau au CH Sint-Elisabeth, ce qui a suscité beaucoup de réactions négatives à l’époque. Nous étions la première maternité de Flandre orientale à proposer ce type d’accouchement. La transformation de la maternité, avec des baignoires d’accouchement, permet également de répondre au succès croissant des accouchements à domicile. En plus de l’environnement accueillant de la maternité, nous disposons évidemment de tout le matériel nécessaire pour réagir de manière adéquate en cas de besoin. Je me suis assez rapidement consacré aux pathologies du sein et aux interventions gynécologiques, qui font appel à la nouvelle technique vNOTES (voir ci-après). » 

Qu’est-ce que la chirurgie vNOTES ? 

Le Dr Mulier a appliqué pour la première fois la technique vNOTES le 16 février 2022, dans le cadre d’une hystérectomie. vNOTES est l’abréviation de « Vaginal Natural Orifice Transluminal Endoscopic Surgery ».  La chirurgie mini-invasive permet de passer par les cavités naturelles telles que le vagin. L’intervention vNOTES la plus couramment pratiquée est l’hystérectomie : l’ablation de l’utérus. Auparavant, l’utérus était retiré par voie abdominale. Puis est apparue la laparoscopie.  

Dr Mulier : « La technique vNOTES est une invention belge qu’on doit au professeur Jan Baekelandt de Bonheiden. Elle est désormais utilisée dans le monde entier. Jan Baekelandt a eu l’idée géniale de combiner l’endoscopie avec la chirurgie vaginale classique. Il a entamé une collaboration avec une société qui a mis au point un gel spécial qui permet d’inciser et de refermer sans laisser de cicatrice. Le gros avantage de cette technique vient du fait que le chirurgien a une meilleure vision de la situation et peut opérer plus en profondeur, par exemple jusqu’aux ovaires. »

« La voie transvaginale (vNOTES) associe les avantages de l’endoscopie à ceux de la chirurgie vaginale traditionnelle. On utilise ainsi la voie d’accès naturelle la moins invasive. Grâce au contrôle visuel par caméra de grossissement et à des instruments endoscopiques extrêmement fins, l’intervention peut être pratiquée avec précision et rapidité. Le chirurgien et les assistants sont dans une position plus ergonomique, gage d’un travail plus précis. J’ai pratiqué environ 100 opérations par vNOTES depuis le lancement. » 

Les avantages de la technique vNOTES pour les patientes 

Dr Mulier : « La technique vNOTES marque une deuxième révolution dans le domaine de la chirurgie gynécologique. Cette nouvelle technique permet de réaliser les mêmes opérations sans laisser de cicatrice dans la paroi abdominale. Résultat : moins de douleurs postopératoires, un rétablissement plus rapide et une hospitalisation de plus courte durée. Autre avantage : la possibilité d’une ablation des trompes de Fallope au cours de la même opération. Cette intervention réduit le risque de cancer de l’ovaire à un stade ultérieur. » 

Les avantages pour les patientes :

  • Absence de cicatrices visibles 
  • Pression réduite au niveau de l’abdomen, et donc douleurs postopératoires réduites 
  • Rétablissement plus rapide et hospitalisation plus courte (hôpital de jour dans la plupart des cas)

Repérage mammaire magnétique (Pintuition) : une technique innovante pour localiser les tumeurs du sein 

Dr Mulier : « Nous utilisons depuis peu des “grains magnétiques” pour localiser les tumeurs du sein. On utilisait autrefois un fil métallique muni d’un harpon, placé par le radiologue avant l’intervention. Le nouveau dispositif Pintuition permet au radiologue d’implanter le petit aimant dans la tumeur. Le chirurgien se sert d’une sonde pour mesurer la distance, en millimètres, qui le sépare de l’aimant pendant l’opération. Ce système nous permet de retirer avec plus de soin les tumeurs impossibles à palper. »  

Gros avantage : le « grain » peut être implanté plusieurs jours ou plusieurs semaines avant l’intervention. Le fil métallique n’offrait pas cette possibilité, pour des raisons d’inconfort. Les chirurgiens bénéficient ainsi d’une plus grande flexibilité pour planifier les opérations.  

Chirurgie robotique à l’aide du Da Vinci Xi 

L’arrivée du troisième robot Da Vinci ouvre la voie à des interventions gynécologiques complexes. Le robot offre des améliorations au spécialiste, notamment des images en 3D encore plus nettes et plus fidèles à la réalité, en haute résolution, avec possibilité d’agrandissement.

Le robot Da Vinci Xi est utilisé pour les interventions difficiles à pratiquer par voie vaginale, en raison d’excroissances par exemple. Le robot nous offre aussi une meilleure vision de la situation en oncologie gynécologique, quand il faut retirer des ganglions lymphatiques. Technique mini-invasive, bonne visibilité, mouvements réduits… Les interventions assistées par le Da Vinci Xi n’en sont qu’à leurs balbutiements et nous espérons que cette nouvelle technologie aidera encore de nombreux patients à l’avenir.

Dr Mulier : « Pour pratiquer ces interventions complexes ensemble, le Dr Coelis et moi-même avons suivi une formation classique en robotique avec perfectionnement à Turin. Grâce à la collaboration efficace entre les deux services du CH Glorieux et du CH Sint-Elisabeth, nous sommes en mesure d’aider davantage de patients grâce à cette nouvelle technologie. »