
Le Da Vinci Xi ouvre la voie à la chirurgie abdominale robotique
Le Dr Michel Goethals, chirurgien abdominal, travaille au CH Sint-Elisabeth depuis 12 ans. Il est principalement spécialisé en chirurgie colorectale (côlon et rectum) et traite à la fois les affections bénignes et malignes. Il s’est aussi spécialisé en oncologie colorectale et en anomalies bénignes du plancher pelvien. Le Dr Stijn De Sutter est chirurgien abdominal, essentiellement spécialisé en chirurgie colorectale, en chirurgie du plancher pelvien et en chirurgie de la paroi abdominale.
De la rectopexie à la lobectomie par VATS
Dr Goethals : « Nous utilisons essentiellement le nouveau robot Da Vinci Xi pour les rectopexies. La rectopexie consiste à placer un filet entre la paroi arrière du vagin et le rectum. Le robot permet un travail beaucoup plus précis. Nous pouvons placer le filet plus bas, gage d’un meilleur résultat pour le patient. »
Dr De Sutter : « Nous utilisons aussi le nouveau robot en chirurgie colorectale, pour les résections du côlon et du rectum. La grande valeur ajoutée du robot vient du fait que nous pouvons prélever davantage de glandes, ce qui se traduit par un substrat pathologique de meilleure qualité. Le nouveau robot fournit des images 3D plus nettes, en haute définition. Nous pouvons, dès lors, mieux préserver les nerfs lors des interventions ; c’est primordial en chirurgie rectale. »
Le Dr Goethals est également chirurgien en oncologie thoracique : « Je pratique des lobectomies par VATS. Cette intervention endoscopique consiste à enlever un lobe pulmonaire via une chirurgie thoracique vidéo-assistée (VATS). Nous utiliserons aussi le nouveau robot Da Vinci Xi pour cette intervention à partir de l’an prochain. Ce n’est que depuis l’arrivée du nouveau Da Vinci Xi que nous pouvons opérer à l’aide d’un robot au sein de notre service. Contrairement au robot précédent, celui-ci permet de poser des agrafes et des clips. J’ai commencé à utiliser le robot Da Vinci Xi en mars 2024 et il m’a servi lors de 40 interventions depuis lors. »
Équipe de chirurgie abdominale
Le service de Chirurgie Colorectale est représenté par les docteurs Goethals et De Sutter. Le service de Chirurgie Abdominale compte également deux chirurgiens spécialisés en chirurgie bariatrique, à savoir les docteurs Vleeschouwers et Matthys.
Les avantages du robot Da Vinci Xi
- Le nouveau robot Da Vinci permet de travailler avec un « système d’agrafage » automatique et de suturer avec une extrême précision.
- Imagerie de meilleure qualité
- Précision accrue
- Meilleure évaluation de certaines structures
- Plus d’actes
- Plus de détails
Les avantages pour le patient
Dr Goethals : « Le robot offre une meilleure vision de la situation au chirurgien, qui peut préserver davantage les nerfs. Le nouveau robot me semble désormais indispensable, en particulier pour les rectopexies, car il permet d’opérer très bas dans le petit bassin. Mon confrère, le Dr De Sutter, et moi-même réalisons des opérations similaires avec le Da Vinci Xi. Le Dr De Sutter l’utilise aussi pour opérer des éventrations. Les patients souffrent moins de douleurs postopératoires. »
Formation intensive
Dr Goethals : « Le nouveau robot est arrivé à l’hôpital en février. Nous avons commencé par utiliser un simulateur pendant deux semaines, une sorte de Xbox qui permet de s’entraîner. Je me suis exercé sur ce simulateur pendant quarante heures. Fin février, je suis allé à Londres pour suivre une formation de base en chirurgie robotique. En mai, j’ai suivi un cours de perfectionnement en chirurgie colorectale à Copenhague. Il faut pratiquer une opération robotique par semaine pour entretenir ses compétences en robotique. Pendant les formations, un infirmier du bloc opératoire vous accompagne pour s’entraîner à utiliser le robot. »
Dr De Sutter : « J’utilise déjà la génération précédente du robot Da Vinci depuis 2021, essentiellement pour les réparations de la paroi abdominale (réparation des éventrations). Le robot a déjà prouvé son efficacité en remplaçant les grandes incisions, qui s’accompagnent d’un risque élevé de complications et nécessitent une longue hospitalisation, par trois petites incisions. Nous n’observons pratiquement plus de complications au niveau des plaies et l’hospitalisation peut être réduite à une seule nuit, voire à une seule journée. Pour apprendre à manier le nouveau robot Da Vinci Xi, j’ai suivi une formation comparable à celle de mon confrère, le Dr Goethals, avec des cours en Belgique et à l’étranger. »

Chirurgie robotique : un travail d’équipe
Dr Goethals : « Une chirurgie robotique est toujours un travail d’équipe. Le robot est intégré à cette équipe. Chaque membre de l’équipe connaît sa place, chaque collègue sait ce qu’il doit faire. La mobilisation de toute une équipe est nécessaire pour mener à bien une intervention robotique. Tous les infirmiers ont également été formés séparément. »
Dr De Sutter : « La collaboration avec le Dr Goethals se passe très bien. Nous pratiquons souvent les plus grosses opérations ensemble. Lors de chaque opération robotique, l’autre confrère n’est jamais loin et se tient toujours prêt à apporter son aide. En chirurgie robotique, vous êtes assis à une console. En cas de longue intervention de cinq à six heures, nous pouvons nous relayer pour que chacun puisse souffler et se reconcentrer. »
Dr Goethals : « Nous prévoyons d’organiser un symposium à l’intention des médecins généralistes en fin d’année, pour leur présenter la valeur ajoutée du robot. J’ai l’intime conviction que l’IA ne tardera pas à être intégrée au robot proprement dit. De quoi planifier encore mieux une intervention grâce à une imagerie de meilleure qualité. Avec l’IA comme guide, nous obtiendrons des résultats encore meilleurs à l’avenir. »
ASBL REZO : l’union fait la force
Nous travaillons en étroite collaboration avec les chirurgiens du CH Glorieux. Nous opérons les tumeurs du rectum ensemble depuis environ deux ans. Les chirurgiens Dr Marcoen, Dr van Riel et Dr Viskens du CH Glorieux se rendent au CH Sint-Elisabeth et vice versa.
La TaTME (exérèse totale du mésorectum par voie transanale) nécessite aussi deux équipes en salle d’opération. Une équipe détache la tumeur rectale par le haut, par voie abdominale, pendant que la seconde équipe traite la tumeur rectale par le bas, par voie transanale.