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Le robot Da Vinci : la crème de la crème pour le Service d’Urologie
03.12.2023 REZO

Le robot Da Vinci : la crème de la crème pour le Service d’Urologie

La parole est aujourd’hui au Dr Patrick Schoonooghe, chef du Service d’Urologie du CH Sint-Elisabeth. Il nous parle du robot Da Vinci. 

“Le Service d’Urologie compte trois urologues : le Dr Charlotte Peeters, le Dr Pieter Verpoort et moi-même. Il n’y a pas mieux que le robot Da Vinci pour les procédures mini-invasives. C’est le nec plus ultra. Nous utilisons ce robot depuis 2007, soit les débuts de la chirurgie robotique. C’était il y a 16 ans. À l’époque, nous avions déjà pas mal d’expérience en matière de laparoscopie. Nous recevrons bientôt le nouveau robot Da Vinci. »

Et le Dr Patrick Schoonooghe de préciser : « En fait, l’utilisation du robot Da Vinci constitue une optimisation de la chirurgie laparoscopique. 
Il s’agit d’une endoscopie qui permet d’opérer des pathologies plus complexes qu’avec la chirurgie laparoscopique classique. En Urologie, les organes sont plus difficiles à atteindre : il n’y a pas meilleure discipline pour exploiter au maximum l’avantage d’opérer avec un robot. » 

Un Da Vinci intuitif

« Le robot Da Vinci d’Intuitive Surgical nous aide à accroître le champ d’action et l’efficacité de la chirurgie mini-invasive au CH Sint-Elisabeth. Les systèmes Da Vinci s’appuient sur près de 30 ans d’expérience dans la technologie robotique et sur des logiciels avancés. Ils offrent précision, vision et contrôle. »

« Ce robot doit son nom au robot conçu par Léonard de Vinci en 1495. Il a dessiné un bras robotique. Les mécanismes conçus par Da Vinci sont d’ailleurs à la base du robot Da Vinci que nous utilisons ici. » 

De la prostatectomie radicale à la néphrectomie partielle 

« En principe, nous pourrions effectuer toutes les opérations avec ce robot, mais nous ne le faisons pas. Nous continuons de pratiquer les opérations simples manuellement. Nous n’utilisons cette technologie complexe et coûteuse que pour les interventions délicates. L’opération la plus fréquemment réalisée avec le robot Da Vinci est la prostatectomie radicale dans le cadre d’un cancer de la prostate. Cette opération consiste à retirer la prostate et les vésicules séminales. Il s’agit d’une procédure complexe, car cet organe n’est pas “indépendant” et il faut procéder à une reconstruction après l’ablation », explique le Dr Patrick Schoonooghe.  

« Nous utilisons aussi souvent le robot Da Vinci pour pratiquer des néphrectomies partielles. L’intervention consiste à retirer un morceau de rein, une tumeur rénale. Elle est beaucoup plus complexe que l’ablation totale d’un rein par endoscopie robot-assistée. Il faut vérifier les vaisseaux sanguins, priver le rein d’oxygène pendant quelque temps, retirer la tumeur rapidement, contrôler les hémorragies, puis rétablir au plus vite l’irrigation sanguine du rein. »

Parmi les autres interventions réalisables avec le robot Da Vinci, citons la néphrectomie totale et la sacropexie, une opération pratiquée en cas de grave prolapsus des organes du plancher pelvien, tels que la vessie, l’utérus et le rectum. La sacropexie constitue aussi souvent une bonne méthode pour réparer un prolapsus en cas de récidive ou de prolapsus de l’intestin grêle (entérocèle). En résumé, le robot Da Vinci se prête à de très nombreuses interventions. 

Les avantages : une visualisation et une dextérité parfaites 

« Deuxième avantage de ce robot : il améliore la dextérité du chirurgien, qui peut opérer avec beaucoup plus de précision. L’ordinateur du Da Vinci neutralise les éventuels tremblements tandis que la technologie de la pédale garantit une plus grande liberté de mouvement et une dextérité parfaite au chirurgien. »

Les avantages sont bien sûr aussi nombreux pour le patient : rétablissement plus rapide, car il perd moins de sang, moins de transfusions, voire aucune, hospitalisation plus courte, moins de cicatrices, douleur moins forte…

Robot Da Vinci = trois composants

Le robot Da Vinci se compose de trois éléments et de quatre bras : 

  • la partie du robot munie des quatre bras qui tiennent les instruments est connectée au patient ;   
  • la tour vidéo pour le traitement logiciel comprend l’analyseur de coagulation et un écran pour l’assistant ; 
  • la console avec visionneuse « View-Master » permet au chirurgien d’opérer en trois dimensions. Le chirurgien actionne des poignées avec ses mains pour contrôler le robot. Nous effectuons ainsi virtuellement les mouvements exécutés par le robot avec quelques millisecondes de décalage. Le chirurgien a l’impression de réaliser les actes alors que c’est le robot qui effectue réellement l’opération.  

Au CH Sint-Elisabeth de Zottegem, le robot Da Vinci n’a longtemps été utilisé que par le Service d’Urologie. Maintenant, il est aussi utilisé par le Service de Bariatrie (chirurgie de l’obésité). Il intéresse également le Service de Gynécologie, qui s’en servirait pour des opérations telles que les hystérectomies. » 

Bientôt un troisième robot Da Vinci à l’hôpital 

« Le Dr Stijn De Sutter utilise le robot pour la Chirurgie de la paroi abdominale au CH Sint-Elisabeth et le Service de Chirurgie Abdominale aimerait, à l’avenir, réaliser d’autres procédures, comme des opérations du côlon, à l’aide du nouveau Da Vinci Xi qui arrivera prochainement. »

« Nous irons découvrir le nouveau robot Xi ensemble à Amsterdam en novembre 2023. Nous commencerons à l’utiliser l’an prochain. Ce sera déjà notre troisième robot. Le nouveau robot nous offrira plus d’options en termes de mouvement, de meilleures images vidéo… Bref, de nouvelles perspectives pour notre chirurgie. La technologie de base restera la même. » 
« Les patients peuvent également se rendre dans notre service pour une urétérorénoscopie (URS) souple. Lors d’une urétérorénoscopie, nous utilisons une petite caméra souple (urétéroténoscope) pour examiner l’uretère et le rein en passant par la vessie. Cette procédure permet à l’urologue d’inspecter l’uretère et le rein et de retirer d’éventuels calculs rénaux. Des prélèvements peuvent également être effectués en cas d’anomalie au niveau de l’uretère ou du rein. »

« Nous proposons une approche globale pour le traitement des calculs rénaux, quelle que soit leur taille. Nous avons plusieurs options : lithotritie extracorporelle, urétérorénoscopie classique, néphrolithotomie percutanée (PNL), qui permet d’extraire les calculs en créant une voie de dilatation à travers le rein, jusqu’au pyélon. Cette procédure est pratiquée sous anesthésie générale. » 

CH Sint-Elisabeth à Zottegem et CH Glorieux à Renaix : vive les fiancés ! 

« Le nombre d’opérations robotiques réalisées au CH Sint-Elisabeth a doublé au cours de l’année écoulée. Plusieurs opérations robot-assistées sont pratiquées ici chaque semaine. Le robot Da Vinci a déjà servi à réaliser plus de 1000 interventions. » 
 

Le nombre de chirurgies robotiques devrait augmenter au CH Sint-Elisabeth grâce à la collaboration avec les autres services et avec le CH Glorieux. Nous ambitionnons de devenir un groupe urologique unique. La convention d’intention est signée. Quand une chirurgie robotique complexe est nécessaire, le CH Glorieux envoie les patients au CH Sint-Elisabeth. 
Nous poursuivrons la mise en place du groupement urologique global au sein des hôpitaux REZO sur les deux sites en 2024. 
— Dr Patrick Schoonooghe